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La MaMaN DeS CLouToNS eLLe a L'oeiL TouT roND
21 décembre 2011

Post Partum

En 2009 lorsque je travaillais au service RH, nous avons reçu une éducatrice en congé maternité qui venait apporter des documents à mon collègue. En discutant avec elle de son accouchement, nous avons appris qu'elle était restée à la maison, avec une infirmière lui rendant visite à domicile chaque jour. Irma, je crois, lui avait alors dit qu'elle était bien courageuse de ne pas avoir souhaité accoucher dans une clinique ou un hôpital. Elle avait alors répondu quelque chose qui m'a marqué et dont je me suis régulièrement souvenue depuis : "avoir un enfant, ce n'est pas une maladie ! Et puis je préfère être chez moi, j'ai toutes mes petites affaires et mes habitudes, c'est bien plus confortable".

Elle était absolument radieuse, avec sa petite choupinette dans le siège auto et moi je me suis demandé ce jour-là comment je vivrais ma grossesse, puis ta venue...

J'avais en tête que je risquerais d'être vraiment très très mal au départ, étant donné ma phobie du vomis, et j'en venais à espérer être malade les 3 premiers mois pour échapper aux nausées des 6 derniers mois...
Je me disais aussi que je serais sans doute très effrayée de tout ce qui m'arriverait, et Sam me disait qu'avec mon côté "risk averse" et ma façon de me plaindre en permanence, ça n'allait pas être la joie et j'allais sans doute être invivable.

Coté accouchement j'étais toute aussi effrayée, peur d'avoir mal, et peur d'avoir mal pour faire la péridurale... et puis j'imaginais l'hospitalisation comme quelque chose de rassurant, de protecteur et de reposant, tandis que mon retour à la maison me jetterais la froide réalité au visage : corvées ménagères et solitude au quotidien.

Bref, tu l'auras compris, même si j'avais envie d'avoir un enfant "un jour", toute la partie qui allait précéder ta venue ne me faisait pas vraiment rêver...

Avoir un gros bide et sentir un "truc" bouger à l'intérieur... yeurk, ce doit être bizarre quand-même... Et puis allaiter ? Hum... pas plus que ça non merci... un peu de mal à imaginer que mes seins servent de garde-manger... D'ailleurs, même si Sam n'était pas d'accord avec moi quant à l'origine ethnique et culturelle du bébé, je pensais que l'adoption était une très belle alternative.

Je continue d'ailleurs de penser que c'est un geste d'amour formidable que de "sauver" un petit être humain, arrivé sur terre par hasard, et dont la maman n'a pu s'occuper pour X raison.

Cela dit, malgré cette presque non-envie d'être enceinte, j'avais déjà arrêté de fumer, "en prévision"... Pour moi il était absolument inconcevable d'asphyxier et intoxiquer un petit être humain qui ne demandait rien, pas même à venir au monde.

Et puis il a fallu se décider, sans plus réfléchir, car c'est rarement le bon moment. On attend d'avoir un emploi stable, on attend d'avoir une maison, on attend d'avoir fini les travaux, et si on laisse passer le temps comme ca, on a plus qu'à attendre une nouvelle vie car on se retrouve trop vieux. Vouloir le meilleur environnement pour toi, c'est normal, mais on n’est pas tous nés avec une cuillère en argent dans la bouche et ce n'est pas pour autant qu'on a été malheureux ou que l'on ne s'en est pas sortis !

Une fois décidés, on pensait bien que cela prendrait du temps, et c'est peut-être parce que je ne t'attendais pas et ne fondais aucun espoir sur les 6 premiers mois que tu es arrivé si vite.

Et je dois dire que tout s'est passé à l'inverse de ce que j'avais imaginé. Physiquement, une fatigue hallucinante, comme piquée par la mouche tsé-tsé. J'étais capable de m'endormir n'importe où en quelques secondes. C'était assez "marrant", d'autant que ça n'a duré qu'environ deux mois. Très peu de nausées, et en tous cas aucune le matin, contrairement à ce qui est dit. Il n'y a que le soir, surtout quand on regardait Top Chef, que j'étais un peu barbouillée.

Un odorat plus développé que celui de mon chien ! Ça aussi c'était marrant, je me suis mise à adorer l'odeur du café, alors que je la détestais avant, et parfois c'était dérangeant, quand les odeurs me déplaisaient. J'ai bien failli sauter par la fenêtre le jour où ton père a sorti un fromage qui pue. Dégoût total des produits laitiers, sauf du lait, qui lui m'a sauvé la vie pendant 8 mois à cause de mes brûlures d'estomac terrible. A la fin j'en étais presque à un litre par jour...

En dehors de ca et de quelques crampes mémorables où j'hurlais tellement fort que ton père m'engueulait en me disant d'arrêter car les voisins allaient appeler la police (LOL), RAS. Ce n’était pas si grave, finalement.

Le plus contraignant était de faire attention à manger bien cuit et bien propre, pour éviter la toxo, la listériose et autres vilaines maladies qui ne t'auraient pas fait du bien. Pas de charcuterie non plus... je crois bien que c'est la première année où j'ai rêvé de boudin noir en plein été. En dehors de ces frustrations alimentaires, aucune envie spécifique non plus. Pas de clémentines en juillet ni de papillotes en chocolat au mois d'août ! Balivernes :-)

Et puis j'ai adoré ressentir les premiers petits coups dans mon ventre, qui s'apparentaient d'avantage à des gargouillements gazeux au départ... J'ai adoré voir mon ventre bouger comme si un petit gremlins y avait élu domicile, j'ai adoré avoir un ventre tout gros, tout rond, même s'il ne m'a nullement servi pour avoir une place assise avec ces impolis de travailleurs frontaliers et luxembourgeois... Pour la première fois de ma vie je m'en fichais complètement d'être en maillot de bain en vacances ou à la piscine...

J'ai adoré te savoir protégé, au chaud dans mon ventre. Te savoir grandir en bonne santé... et c'est absolument naturellement qu'il est devenu inconcevable également de ne pas t'allaiter... comme quoi il ne faut jamais dire jamais !

Enfin, contrairement à ce que j'avais également prévu, il ne me tardait que de rentrer à la maison lorsque tu es né. La clinique n'était ni rassurante, ni protectrice ou reposante, bien au contraire.

Et même s'il est vrai que je passe beaucoup de temps à faire du ménage ou à regarder la télé pendant que je t'allaite, ça n'a rien de contraignant pour moi, car je le fais avec plaisir, puisque c'est pour ton bien-être.

Finalement, avoir un enfant, ce n'est pas une maladie ! ;-)

 

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